La Bourse de New York a ouvert en hause, vendredi, satisfaite de voir le marché de l'emploi et les salaires décélérer, sans s'effondrer pour autant, ce qui maintient intacte la perspective d'une baisse de taux d'ici la fin de l'année.

Vers 13H55 GMT, le Dow Jones s'appréciait de 1,44%, l'indice Nasdaq prenait 2,17% et l'indice élargi S&P 500 progressait de 1,39%.

Le marché a bien accueilli le fait que l'économie américaine n'ait créé que 175.000 emplois en avril, alors que les économistes prédisaient 240.000 postes supplémentaires.

"L'important, c'est la Fed (banque centrale américaine)", a expliqué Adam Sarhan, de 50 Park Investments. "Un faible chiffre de créations d'emplois ôte un peu de pression à l'économie. C'est une bonne nouvelle pour la Fed, qui peut envisager de réduire ses taux."

Le rapport du ministère du Travail a également montré que le salaire moyen n'avait augmenté que de 0,2% sur un mois, contre 0,3% calculé par les économistes. Sur un an, le rythme ressort à 3,9%, en-deçà de 4% pour la première fois depuis juin 2021.

"Ces chiffres renforcent l'idée que la thèse centrale est celle de baisses de taux cette année, et non de hausses", a abondé, dans une note, Rubeela Farooqi, de High Frequency Economics.

Ces derniers jours, la crainte d'un nouveau tour de vis monétaire avait fait surface, justifiée par la ténacité de l'inflation aux Etats-Unis.

La communication de la Fed, mercredi, avait déjà rassuré sur ce point, le président de l'institution, Jerome Powell, balayant la possibilité d'une hausse de taux.

Le marché obligataire a brutalement réagi, le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans tombant à 4,70%, au plus bas depuis près d'un mois, contre 4,87% la veille.

Les opérateurs attribuent désormais une probabilité de plus de 67% à l'hypothèse comprenant au moins deux baisses de taux de la Fed d'ici fin 2024.

Au terme d'une semaine positive pour les actions, les indices approchent de seuils techniques importants, en particulier la moyenne des 50 dernières séances.

"On pourrait buter dessus, ou même la franchir et se replier", prévient Adam Sahran.

Malgré trois séances de bonne tenue, "tout peut encore arriver", avertit le gérant, pour qui un indice de prix CPI trop élevé (le 15 mai) ou de mauvais résultats de sociétés "peuvent renverser le marché". "Nous ne sommes pas encore tirés d'affaire."

A la cote, le secteur technologique restait aux avant-postes.

Apple caracolait (+6,35%), sur la foi de résultats supérieurs aux projections des analystes mais aussi à l'annonce d'un programme massif de rachat d'actions, à hauteur de 110 milliards de dollars.

Le groupe de Cupertino (Californie) a enregistré un tassement des ventes d'iPhone, mais une croissance plus soutenue qu'anticipé dans les services (App Store, Apple Music, Apple TV+, iCloud).

En six ans, l'entreprise à la pomme a annoncé pour 605 milliards de dollars de rachats d'actions au total.

Le concepteur de semi-conducteurs Nvidia était aussi à la fête (+3,40%). Depuis son trou d'air de mi-avril, le titre a regagné plus de 16%.

La plateforme hôtelière Expedia trébuchait (-12,66%), après avoir abaissé sa prévision de chiffre d'affaires pour son exercice 2024, du fait de réservations moins dynamiques que projeté, en particulier pour sa filiale Vrbo.

Le confiseur Hershey avançait (+0,40%), après avoir publié des résultats meilleurs qu'attendu, des hausses de prix et des gains de productivité ayant plus que compensé la flambée des cours des matières premières, en particulier le cacao.

Le laboratoire Amgen brillait (+12,24%), après avoir relevé le bas de la fourchette de ses prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfice net pour l'exercice 2024. Le groupe a été notamment tiré par son anti-choléstérol Rapatha et son traitement contre l'osthéoporose Evenity.

Paramount Global restait orienté à la hausse (+2,02%), après que le Wall Street Journal a fait état, jeudi, d'une offre de rachat formulée par Sony et le gestionnaire d'actifs Apollo Global Management, à hauteur de 26 milliards de dollars.